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V - COMMENT FINIT L'HISTOIRE DE LA PETITE CHÈBE


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Cependant septembre arrivait. La chasse avait réuni au château une nombreuse compagnie, bruyante, vulgaire. C’étaient de longs repas où ces bourgeois riches s’attardaient avec des lenteurs, des lassitudes, des endormements de paysans. On allait en voiture au-devant des chasseurs sur les routes déjà froides des crépuscules d’automne. La brume montait des champs moissonnés ; et pendant que le gibier effaré rasait les sillons avec des rappels craintifs, la nuit semblait sortir de tous ces bois dont les masses sombres grandissaient en s’étalant sur la plaine.

On allumait les lanternes de la calèche, et chaudement, sous les couvertures déroulées, on rentrait vite, le vent frais dans le visage. La salle, magnifiquement éclairée, s’emplissait de train, de rires.