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Le maréchal ne joue plus que pour un. Déjà des obus arrivent dans le parc. En voilà un qui éclate au-dessus de la pièce d’eau. Le miroir s’éraille ; un cygne nage, épeuré, dans un tourbillon de plumes sanglantes. C’est le dernier coup…

Maintenant, un grand silence. Rien que la pluie qui tombe sur les charmilles, un roulement confus au bas du coteau, et par les chemins détrempés, quelque chose comme le piétinement d’un troupeau qui se hâte… L’armée est en pleine déroute. Le maréchal a gagné sa partie.

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