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qu’à l’augmenter. La vue de toutes ses armes l’entretenait dans un état perpétuel de colère et d’excitation. Ses rifles, ses flèches, ses lassos lui criaient « Bataille ! bataille ! » Dans les branches de son baobab, le vent des grands voyages soufflait et lui donnait de mauvais conseils. Pour l’achever, Gustave Aimard et Fenimore Cooper…

Oh ! par les lourdes après-midi d’été quand il était seul à lire au milieu de ses glaives, que de fois Tartarin s’est levé en rugissant ; que de fois il a jeté son livre et s’est précipité sur le mur pour décrocher une panoplie !

Le pauvre homme oubliait qu’il était chez lui à Tarascon, avec un foulard de tête et des caleçons, il mettait ses lectures en actions, et, s’exaltant au son de sa propre voix, criait en brandissant une hache ou un tomahawk :