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L’ÉMANCIPATION DE LA FEMME

le vote, mais l’inscription ; non l’inscription, mais le droit d’inscription ; non le droit d’inscription, mais le droit d’abstention, qui suffira seul pour nous radier de la liste d’interdiction où nous figurons avec les mineurs, les fous et les criminels.




LE VOTE DES FEMMES EN ANGLETERRE[1]


DISCOURS DE Mlle HÉLÈNE TAYLOR


On trouve très-peu de personnes qui contestent que les femmes, ou du moins une grande partie d’entre elles, aient quelques motifs raisonnables de plaintes. Mais pendant que l’opinion générale accorde que la condition des femmes n’est pas ce qu’elle devrait être, si nous venons à quelques exemples particuliers, nous trouvons une grande diversité d’opinions discordantes, et c’est là que le bât blesse. Quelques-uns pensent que si toutes les femmes mariées pouvaient avoir la direction entière de leurs biens personnels (quand elles en ont), les femmes en général auraient peu de chose à désirer. D’autres croient que, quand même une femme aurait la propriété de ses biens et de son salaire, elle pourrait faire quelques objections contre les coups de pied d’un mari qui la frappe du talon cloué de sa botte ou du pied de la table jusqu’à ce qu’il se casse sur sa tête, ou contre ces petites aménités de la vie domestique qui se passent chaque jour et à chaque heure d’un bout à l’autre du pays. Quelques-uns croient qu’il est mesquin

  1. Rapport d’un meeting tenu à Londres par la Société nationale pour le suffrage des femmes.