Page:Daubié - L'émancipation de la femme, 1871.pdf/82

Cette page a été validée par deux contributeurs.

L’ÉMANCIPATION DE LA FEMME



SIXIÈME LIVRAISON


CARRIÈRES PROFESSIONNELLES POUR LES FEMMES


Pour se dispenser d’être justes, certains esprits routiniers répliquent : « Mais la femme n’est-elle pas une créature inférieure, incapable d’exercer les droits inhérents à l’égalité civile ? » Souvent même notre infériorité, incontestable pour eux, est l’objet d’un dédain assez suprême pour les dispenser de toute discussion comme de tout devoir à notre égard.

De ces assertions il faudrait au contraire déduire que si la femme est nécessairement et fatalement inférieure, l’inégalité des forces rendant illusoire le principe même de l’égalité civile, il devient nécessaire d’accorder à cet être déchu des moyens plus étendus d’action. À plus forte raison aussi, dans cette hypothèse, les hommes, si infailliblement supérieurs, n’auraient que faire des monopoles qu’ils s’arrogent contre nous. Quand il serait très-évident que la femme a toujours à un moindre degré les facultés de l’homme, il suffit qu’elle les possède pour que leur éducation commune soit fondée sur des principes identiques. Mais la vérité des choses nous contraint à abjurer ici