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L’ÉMANCIPATION DE LA FEMME

les dames ont mis à soutenir cette cause ; elles ont parlé plus convenablement que des hommes ne pourraient le faire à un meeting de femmes sur cette question ; mais je voudrais, comme mon ami M. Jacob Bright, dire que je suis un de ceux qui pensent que le bill sera voté cette année probablement sans opposition. Je crois que ceux qui l’année dernière ont unanimement voté les franchises municipales des femmes, quand ils considéreront la question actuelle avec soin, verront que tous les arguments qui s’y appliquaient s’y appliquent encore. Je dirai aussi que, quel que soit le résultat, des débats ou de la division, je puis assurer M. Mill que, grâce à la hardiesse de ses efforts et au courage avec lequel il a pris en mains cette question, grâce aussi au talent avec lequel les dames l’ont appuyée, et je puis ajouter en toute franchise que grâce à l’amélioration du caractère des commettants et de la présente Chambre des communes, il n’y a pas de probabilité ni même de possibilité, quand le sujet sera débattu, que la motion de M. J. Bright, mon ami, soit accueillie de la manière dédaigneuse avec laquelle on l’avait tout d’abord accueillie[1].

  1. Le vote à la Commune étant acquis aux Anglaises, il s’agit ici, comme on sait, du vote au Parlement. Or, à la dernière discussion du bill pour la capacité électorale des femmes, au mois de mai 1871, il y a eu 69 voix seulement de majorité opposante ; le progrès a été si sensible d’année en année, depuis que M. J. Stuart Mills a porté pour la première fois cette question à la Chambre en avril 1867, que, selon la prophétie de M. Jacob Bright, le bill sera sans doute voté l’année prochaine.
    La persévérance et l’activité avec lesquelles les promoteurs ont vaincu une opinion très-hostile se recommandent aux méditations et à l’émulation des Français.