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qu’ensuite ils en aient rentré 79 pour cent par le sommet ; car il est clair qu’ils n’auraient pas échoué en essayant de les rentrer par la base ou par le milieu.

La question qui se présentait immédiatement après était de trouver une plante étrangère dont les feuilles ne fussent pas plus aiguës vers le sommet qu’à la base. Cela se trouva être le cas dans celles d’un Laburnum (un hybride entre le Cytisus alpinus et un Laburnum), car en repliant la moitié terminale sur la basilaire, elles se recouvraient exactement ; et quand il y avait quelque différence, la partie basilaire était d’un peu la plus étroite. On aurait donc pu s’attendre à ce qu’un nombre presque égal de ces feuilles fussent traînées à l’intérieur par le sommet et par la base, ou qu’il y eût un léger excès en faveur de ce dernier mode. Mais de 78 feuilles (non comprises dans la première série de 227) retirées de galeries de vers, 63 pour cent avaient été rentrées par le sommet, 27 pour cent par la base, et 10 pour cent transversalement. Nous voyons qu’ici 27 pour cent avaient été rentrées par la base, c’est-à-dire une proportion beaucoup plus grande que dans le cas des feuilles du tilleul, dont le limbe est très large à la base, et dont 4 pour cent seulement ont été rentrées ainsi. Il est peut-être possible d’expliquer qu’une proportion encore plus considérable de feuilles du laburnum n’ait pas été rentrée par la base, par l’habitude que les vers auraient prise de rentrer les feuilles par le sommet et d’éviter ainsi le pétiole. Le rebord basilaire du limbe forme en effet dans beaucoup d’espèces de feuilles un angle à large ouverture avec le