Page:Darwin - Rôle des vers de terre dans la formation de la terre végétale.djvu/249

Cette page a été validée par deux contributeurs.

surface provient d’une profondeur plus grande que d’ordinaire ; or, après une forte pluie, on peut voir nettement un coulement dans ces déjections jaunâtres, là où la pente était de 5° et là où elle était moindre de 1° ; on pourrait encore découvrir quelque marque de coulement le long de la pente. Dans une autre occasion, après une pluie qui n’avait pas été forte, mais avait duré 18 heures, toutes les déjections sur ce même pré légèrement incliné, avaient perdu leur structure vermiforme et elles avaient coulé, de sorte que deux bons tiers de la terre rejetée gisaient en aval de l’ouverture des galeries.

Ces observations m’amenèrent à en faire d’autres plus exactes que les premières. Dans mon pré, où les brins d’herbe sont fins et serrés l’un contre l’autre, on prit huit déjections et trois autres dans un champ à herbe grossière. L’inclinaison de la surface, aux onze endroits où avaient été recueillies les déjections, variait entre 4° 30’ et 17° 30’ ; la moyenne des onze inclinaisons étant de 9° 26’. La longueur des déjections dans le sens de la pente fut d’abord mesurée avec autant d’exactitude que le permettaient leurs irrégularités. On a trouvé le moyen de prendre ces mesures à 1/8 de pouce près, mais une des déjections était trop irrégulière pour être mesurée. La longueur moyenne des dix déjections restantes était, dans la direction de la pente, de 2,03 pouces. On partagea alors avec un couteau les déjections en deux parties, le long d’une ligne horizontale passant par l’ouverture de la galerie, et on mit celle-ci à nu en coupant l’herbe ; puis, on