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venait seulement d’être converti en pâturage (et, par suite, il était pour quelques années peu favorable aux vers), s’élevait à 0,83 pouce en 10 ans.


Dans ces différents cas, à l’exception du dernier, on peut voir que le montant de la terre apportée à la surface pendant 10 ans, est un peu plus grand que celui calculé d’après les déjections pesées. Ce surplus peut s’expliquer par la perte que la pluie avait antérieurement fait subir aux déjections, par l’adhésion de parcelles aux brins d’herbe environnants, et par l’émiettement des déjections, lorsqu’elles sont sèches. Nous ne devons pas non plus perdre de vue d’autres agents qui, dans tous les cas ordinaires, ajoutent au montant de la terre végétale et qui ne seraient pas compris dans les déjections qui ont été recueillies, et notamment la terre fine apportée à la surface par des larves fouisseuses et des insectes du même genre, et spécialement par les fourmis. La terre apportée à la surface par les taupes a généralement une apparence un peu différente de celle de la terre végétale ; mais au bout d’un certain temps elle ne pourrait plus s’en distinguer. D’autre part, dans les pays secs, le vent joue un rôle important en transportant la poussière d’un lieu à l’autre ; il doit ainsi augmenter la terre végétale, même en Angleterre, sur les champs situés près des grandes routes. Mais dans notre district, ces diverses influences de la dernière espèce n’ont qu’une importance tout à fait secondaire, comparées avec l’action des vers.

Les moyens nous manquent pour juger quel poids de terre un seul ver de bonne taille rejette en un an.