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les fragments de la marne formant une couche à une profondeur, en mesure exacte, de 12 pouces en quelques endroits et de 14 en d’autres. Cette différence dans la profondeur provenait de ce que la couche était horizontale, tandis que la surface consistait de lignes saillantes et de sillons laissés par la charrue lors du labourage. Le fermier m’assura que le champ n’avait jamais été retourné à une profondeur plus grande que de 6 à 8 pouces ; et les fragments formant une assise horizontale non interrompue de 12 à 14 pouces au-dessous de la surface, ils doivent avoir été enterrés par les vers pendant que le champ servait encore de pâturage, avant d’être labouré ; car, autrement, la charrue aurait éparpillé ces fragments d’une manière égale dans toute l’épaisseur du sol. Quatre ans et demi plus tard, je fis creuser trois trous dans ce champ où, peu auparavant, on avait planté des pommes de terre, et la couche des fragments de marne se trouvait à présent à 13 pouces au-dessous du fond des sillons, et par suite probablement à 15 pouces au-dessous du niveau général du champ. Il faut cependant faire observer que l’épaisseur du sol noirâtre sablonneux, éjecté par les vers par-dessus les fragments de marne dans le cours de 32 ans et demi, aurait été moindre que quinze pouces, si le champ avait continué à être un pâturage ; car, en ce cas, le sol eût été bien plus

    matif en disant que cela avait été fait en 1809, c’est-à-dire vingt-huit ans avant que le champ eût été examiné pour la première fois par mon ami. L’erreur a été, pour ce qui concerne le nombre 80, corrigée dans un article que je fis paraître dans le Gardeners Chronicle, 1844, p. 218.