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d’autres feuilles qui avaient été données aux vers comme nourriture. Des perles en verre et des morceaux de tuile qui avaient été semés à la surface du sol, étaient enfoncés dans les interstices entre les feuilles de pin ; et ces interstices étaient plaqués de la même façon avec les déjections visqueuses déposées par les vers. L’édifice ainsi formé tenait si bien que je ne réussis à en détacher un qu’avec un peu de terre y adhérant. Il consistait en un étui cylindrique légèrement courbé, à l’intérieur duquel on pouvait voir par des trous dans les côtés et par chaque extrémité. Les feuilles de pin avaient toutes été introduites par leur base ; et les pointes aiguës des aiguilles avaient été pressées dans le revêtement de terre évacuée par les vers. Si cela n’avait pas été fait comme il faut, les pointes aiguës auraient empêché les vers de se réfugier dans leurs galeries ; et ces constructions auraient ressemblé aux trappes armées de pointes de fil de fer convergentes, qui laissent facilement pénétrer un animal, mais rendent sa sortie difficile ou impossible. L’habileté déployée par ces vers est digne d’être signalée et elle est d’autant plus remarquable que le pin sauvage n’est pas originaire de ce district.

Après avoir examiné ces galeries construites par des vers en captivité, je remarquai celles d’une plate-bande de fleurs auprès de pins sauvages. Elles avaient été toutes bouchées de la manière ordinaire avec les feuilles de cet arbre, et ces feuilles avaient été traînées à une profondeur de 1 pouce à 1 pouce et demi ; mais l’ouverture de beaucoup d’entre elles était garnie de