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comme nous l’avons vu auparavant, à la préhension et à la succion, et comme organe de toucher. On plaça un ver sur de la terre végétale poreuse, et dans un intervalle de deux à trois minutes il s’était caché dans le sol. Dans un autre cas, quatre vers disparurent en 15 minutes entre les côtés du pot et la terre qui avait été modérément tassée. Dans un troisième cas, trois vers de grande taille et un petit furent placés sur de la terre végétale poreuse mélangée soigneusement de sable et tassée fortement, et au bout de 35 minutes tous avaient disparu, à l’exception de la queue de l’un. Dans un quatrième cas, six vers de grande taille furent placés sur de la boue argileuse mélangée de sable et fortement tassée, et ils disparurent en 40 minutes, excepté tout à fait le bout de la queue de deux d’entre eux. Dans tous ces cas, aucun des vers n’avala de terre, autant qu’on put le voir. En général ils pénétrèrent dans le sol tout contre les parois du pot.

Dans l’expérience suivante, un pot fut rempli de sable ferrugineux très fin que l’on tassa, après l’avoir bien arrosé et rendu ainsi extrêmement compacte. Un ver de grande taille laissé à la surface ne réussit pas à y pénétrer en plusieurs heures, et il se passa 25 heures 40 minutes avant qu’il se fût complètement enfoui. Pour y arriver, il avala le sable, comme cela résultait de la grande quantité rejetée par l’ouverture, longtemps avant que le corps de l’animal eût entièrement disparu. Des déjections d’une nature semblable continuèrent à être déposées au dehors de la galerie pendant toute la journée suivante.