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PLANTES GRIMPANT À L’AIDE DES FEUILLES.

se mouvaient irrégulièrement et décrivaient de petites ellipses irrégulières. Ces mouvements ne pouvaient être aperçus que lorsqu’ils étaient tracés sur une cloche en verre placée sur la plante. Parfois les tiges s’arrêtaient pendant des heures ; certains jours, elles se mouvaient seulement dans une direction en ligne sinueuse ; d’autres jours, elles accomplissaient de petits cercles ou spires irrégulières : l’une fut tracée en 4 heures environ. Les points extrêmes atteints par le sommet de la tige étaient écartés à peu près de 2c,5 à 3c,9 cependant ce léger mouvement amena les pétioles en contact avec quelques petites branches qui les avoisinaient et auxquelles ils s’accrochèrent. Avec la faculté diminuée de s’enrouler spontanément comparée à celle des espèces précédentes, la sensibilité des pétioles est également diminuée. Ceux-ci, quand on les frottait à plusieurs reprises, ne se courbaient pas avant une demi-heure ; la courbure augmentait pendant les deux heures suivantes et ensuite décroissait très-lentement, en sorte qu’il leur fallait parfois 24 heures pour se redresser. Les feuilles extrêmement jeunes ont des pétioles actifs ; l’une d’elles, dont le limbe avait seulement 0c,16 de diamètre, c’est-à-dire un vingtième environ de sa grandeur naturelle, saisit solidement une petite branche mince ; mais des feuilles qui ont atteint un quart de leur grandeur naturelle peuvent agir également.