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PLANTES VOLUBILES.

Cette manière de voir explique en outre, je crois, un fait observé par Mohl (p. 135), savoir, qu’une tige, quoique s’enroulant autour d’un objet aussi mince qu’un fil, ne peut pas le faire autour d’un gros support. Je plaçai quelques longues tiges enroulantes d’un Wistaria près d’un poteau de 13 centimètres à 18 centimètres de diamètre, mais, quoique aidées par moi de diverses façons, elles ne le contournèrent pas en hélice. Ceci était dû sans doute à la courbure de la tige qui, en s’enroulant autour d’un objet aussi peu courbe que ce poteau, n’était pas suffisante pour maintenir la tige en place, lorsque la surface de croissance gagnait autour de la surface opposée de la pousse ; il en résultait que la tige était écartée de son support à chaque révolution.

Quand une tige libre s’est développée bien loin de son support, elle s’abaisse par suite de son poids (comme cela a été déjà expliqué pour le houblon) avec l’extrémité enroulante tournée en haut. Si le tuteur n’est pas élevé, la tige tombe à terre, y reste et l’extrémité seule s’élève. Parfois quelques tiges, quand elles sont flexibles, s’enroulent ensemble comme un câble et se soutiennent ainsi les unes les autres. Des tiges pendantes isolées, minces comme celle du Sollya Drummondii, tourneront brusquement en arrière et s’enrouleront sur elles-mêmes. Cependant le plus grand nombre des tiges pendantes