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REMARQUES FINALES.

contact[1]. Nous voyons du moins que le Maurandia, par suite d’un léger accroissement des facultés qu’il possède, pourrait saisir d’abord un support par ses pédoncules floraux, et puis, par suite de l’avortement de plusieurs de ses fleurs (comme chez le Vitis ou le Cardiospermum), acquérir des vrilles parfaites.

Il y a un autre point intéressant qui mérite de fixer notre attention. Nous avons vu que certaines vrilles doivent leur origine à des feuilles modifiées et d’autres à des pédoncules floraux modifiés : en sorte que les unes sont de nature foliaire et les autres de nature axile. On aurait donc pu s’attendre à ce qu’elles eussent présenté quelques différences de fonction. Il n’en est rien ; au contraire, elles offrent l’identité la plus complète dans leurs diverses facultés caractéristiques. Ces deux espèces de vrilles s’enroulent spontanément à peu près avec la même vitesse. Toutes les deux, quand elles sont touchées d’un côté, s’incurvent rapidement de ce côté, se redressent ensuite et sont prêtes à agir de nouveau.

  1. Je trouve maintenant que l’existence de ces légers mouvements spontanés étaient déjà connue, par exemple pour les tiges florales du Brassica napus et pour les feuilles de beaucoup d’autres plantes (Sachs, Traité de Botanique, 1875, pp. 766-785). Fritz Müller a montré aussi, relativement au sujet actuel (Jenaische Zeitschrift, Bd. V, Heft 2, p. 133), que les jeunes tiges d’un Alisma et d’un Linum accomplissent continuellement vers tous les points de l’horizon de légers mouvements, comme ceux des plantes grimpantes.