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REMARQUES FINALES.

familles, je ne connais pas de plantes volubiles, et les entre-nœuds ont rarement le pouvoir de s’enrouler, ce pouvoir étant limitée aux vrilles. Cependant les entre-nœuds du Passiflora gracilis ont cette faculté d’une manière parfaite et ceux de la Vigne ordinaire à un degré imparfait ; de façon qu’au moins une trace de l’habitude supposée primordiale a été conservée par quelques membres de tous les groupes principaux de plantes pourvues de vrilles.

D’après cette manière de voir, on peut se demander : Pourquoi les espèces qui étaient primitivement volubiles ont été converties, dans tant de groupes, en plantes grimpant à l’aide de leurs feuilles ou pourvues de vrilles ? Quel avantage en est-il résulté pour elles ? Pourquoi ne sont-elles pas restées à l’état de simples plantes volubiles ? Nous pouvons admettre plusieurs motifs : il pouvait être avantageux pour une plante d’acquérir une tige plus forte avec de courts entre-nœuds portant des feuilles grandes ou nombreuses ; ces tiges sont mal adaptées pour être volubiles. Quiconque observera des plantes volubiles pendant que le vent souffle, verra qu’elles sont facilement éloignées de leur support : il n’en est pas de même des plantes pourvues de vrilles ou grimpant à l’aide de feuilles, car elles saisissent promptement et solidement leur support d’une manière beaucoup plus efficace. Dans les plantes qui s’enroulent encore, mais qui