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PLANTES À VRILLES.

possèdent des espèces avec des vrilles douées de cette faculté remarquable.

Sachs attribue tous les mouvements des vrilles à l’accroissement plus rapide du côté opposé à celui qui devient concave. Ces mouvements consistent en une nutation révolutive ou inclinaison vers la lumière ou vers l’obscurité, en opposition avec la pesanteur, effets produits par un attouchement et la contraction spiralée. Il est téméraire de ma part de ne point partager l’opinion d’un écrivain si autorisé, mais je ne puis croire qu’un de ces mouvements au moins, la courbure par suite d’un attouchement, se produise ainsi[1].

En premier lieu, on peut remarquer que le mouvement de nutation diffère de celui dû à un attouchement, car, dans plusieurs cas, la même vrille acquiert ces deux facultés à des périodes différentes de sa croissance, et la partie sensible de la vrille

  1. Il me vient à l’esprit que le mouvement de nutation et celui dû à l’attouchement pourraient être influencés différemment par les anesthésiques, comme Paul Bert a montré que c’était le cas pour les mouvements qui accompagnent le sommeil des Mimosa et ceux résultant d’un attouchement. J’expérimentai le pois ordinaire et le Passiflora gracilis, mais je réussis seulement à observer que les deux mouvements n’étaient pas influencés par une exposition de une heure et demie à une dose assez considérable d’éther sulfurique. Sous ce rapport, ils présentent un contraste remarquable avec le Drosera, contraste dû sans aucun doute à la présence de glandes absorbantes dans cette dernière plante.