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PLANTES À VRILLES.

sont très-minces, délicates et droites, à l’exception des extrémités, qui sont un peu courbées ; elles ont une longueur de 17c,8 à 22c,9. À moitié développées, elles ne sont pas sensibles ; mais quand elles le sont presque entièrement, alors leur sensibilité est extrême. Un simple attouchement très-faible sur la surface concave de l’extrémité fit bientôt courber une vrille, et en 2 minutes elle forma une hélice ouverte. Une anse de fil mince, pesant 1/32 de grain (2,02 milligr.), placée très-délicatement sur l’extrémité, détermina trois fois une inflexion évidente. Un morceau recourbé de fil de platine mince, pesant seulement 1/50 de grain (1,23 millig.), produisit deux fois le même effet ; mais ce poids, quand on le laissait suspendu, ne suffisait pas pour amener une courbure permanente. Ces essais furent faits sous une cloche en verre, de sorte que les anses de ces divers fils n’étaient pas agitées par le vent. Le mouvement, après un attouchement, est très-rapide. Je saisis la partie inférieure de plusieurs vrilles, je touchai alors leurs extrémités concaves avec une petite branche mince et je les observai avec soin à la loupe ; les extrémités commencèrent à se courber d’une manière évidente après les intervalles suivants, 31, 25, 32, 31, 28, 39, 31 et 30 secondes, en sorte que le mouvement était généralement appréciable une demi-minute après l’attouchement ; mais, une fois, il fut