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PLANTES À VRILLES.

les circonstances favorables, l’extrémité marche avec une vitesse de 2c,5 environ en deux minutes et quart ; cependant sa sensibilité au contact est si grande, qu’elle réussit presque toujours à saisir un bâton mince placé sur son trajet. Le cas suivant me surprit beaucoup : je plaçai un bâton mince, poli, cylindrique (et je répétai l’expérience sept fois), à une distance telle d’une vrille, que la moitié ou les trois quarts de son extrémité pouvaient seulement s’enrouler autour du bâton ; mais j’ai toujours trouvé que l’extrémité parvenait, au bout de quelques heures, à s’enrouler deux ou trois fois autour de lui. Je crus d’abord que cela était dû à l’accroissement rapide de la partie externe ; mais, à l’aide des mesures et de points colorés, je vérifiai qu’il n’y avait pas eu pendant ce temps d’accroissement sensible en longueur. Quand un bâton plat d’un côté était placé pareillement, l’extrémité de la vrille ne pouvait pas s’enrouler au delà de la surface plate, mais elle se repliait en une hélice qui, tournant vers un côté, restait à plat sur la petite surface plate du bois. Dans un cas, une portion de vrille longue de 1c,9 était ainsi entraînée vers la surface plate par l’hélice, qui se repliait en dedans. Mais la vrille ne prend ainsi qu’un point d’appui très-peu solide et, en général, elle ne tarde pas à se détacher. Une fois seulement l’hélice se déroula plus tard, et l’extré-