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CUCURBITACEÆ

difficulté, son mouvement, coïncidant avec celui dû à son poids, la fait souvent tomber dans sa position primitivement inclinée, et cela avec une telle rapidité, que l’on pouvait voir son sommet marchant comme la petite aiguille d’une montre gigantesque.

Les vrilles sont minces, ont une longueur de 18 à 23 centimètres, avec une paire de branches latérales courtes s’élevant non loin de la base. L’extrémité est courbée légèrement et d’une manière permanente, de manière à agir jusqu’à un certain point comme un crochet. Le bord concave de l’extrémité est très-sensible à un attouchement, mais il n’en est pas ainsi pour le bord convexe, comme Mohl l’avait également observé chez d’autres espèces de cette famille (p. 65). Je constatai maintes fois cette différence en frottant légèrement à quatre ou cinq reprises le bord convexe d’une vrille et une ou deux fois seulement le bord concave d’une autre vrille ; cette dernière seule se courbait en dedans. Ensuite, au bout de quelques heures, quand les vrilles qui avaient été frottées sur le bord concave se dressaient, je frottai le bord opposé et toujours sans résultat. Après avoir touché le bord concave, l’extrémité se courbe sensiblement en une ou deux minutes, et même, si l’attouchement a été un peu rude, elle se contourne en hélice ; mais, au bout de quelque temps,