Page:Darwin - Les mouvements et les habitudes des plantes grimpantes, 1877.djvu/15

Cette page a été validée par deux contributeurs.

du tuteur central. Le fait suivant, observé chez une autre Asclépiadacée (Ceropegia Gardnerii), mérite d’être mentionné brièvement. Je laissai le sommet atteindre presque horizontalement une longueur de 79 centimètres ; il se composait alors de trois longs entre-nœuds terminés par deux courts. Le tout s’enroula suivant une direction opposée à celle du soleil (le contraire de celle du houblon), avec une vitesse de 5 heures 15 minutes à 6 heures 45 minutes pour chaque révolution. La pointe extrême décrivit ainsi un cercle de plus de 1m,57 de diamètre et de 4m,88 de circonférence, marchant à raison de 81 à 84 centimètres par heure. Le temps étant chaud, je laissai la plante sur ma table de travail, et c’était un intéressant spectacle d’observer la longue tige décrivant ce grand cercle, nuit et jour, à la recherche de quelque objet autour duquel elle pourrait s’enrouler.

Si on choisit un jeune plant en croissance, on peut facilement le courber successivement dans tous les sens, de manière à faire décrire à l’extrémité un cercle semblable à celui que décrirait le sommet d’une plante s’enroulant spontanément. Par suite de ce mouvement, le jeune plant n’est nullement tordu autour de son axe. Je mentionne ceci parce que si l’on marque un point noir sur l’écorce du côté le plus élevé quand le jeune plant est courbé du côté de l’observateur, ce point noir tourne insen-