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PLANTES À VRILLES.

partie moyenne courbée brusquement à angle droit ; c’est ce qu’on voit plus clairement encore dans l’E. miniatus que dans l’E. scaber. Dans ce genre, les vrilles agissent à certains égards comme celles du Bignonia capreolata ; mais le tout ne se meut pas en s’éloignant de la lumière et les extrémités crochues ne se développent pas en disques cellulaires. Lorsque les vrilles sont venues au contact d’un bâton cylindrique assez épais ou d’une écorce rugueuse, on peut voir les diverses ramifications se soulever lentement, changer leur position et arriver de nouveau au contact de la surface du support. Le but de ces mouvements est d’amener en contact avec le bois les doubles crochets aux extrémités des branches qui naturellement s’allongent dans toutes les directions. J’ai observé une vrille, dont la moitié s’était courbée à angle droit autour du coin tranchant d’un poteau carré, amener habilement chaque crochet au contact des deux surfaces rectangulaires. L’aspect de cette disposition suggérait l’idée que si toute la vrille n’est pas sensible à la lumière, du moins les extrémités le sont et qu’elles se tournent et se tordent vers une surface opaque quelconque. En dernier lieu, les ramifications s’adaptent très-bien à toutes les irrégularités de l’écorce la plus rugueuse, de manière à ressembler dans leur course irrégulière à une rivière avec ses affluents, tels qu’ils sont