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BIGNONIACEÆ.

mencèrent alors à se gonfler, et, au bout de deux ou trois jours, elles étaient visiblement grossies. Quelques jours après les crochets se convertirent en pelotes blanchâtres, irrégulières d’un peu plus de 1,27 millim. de diamètre formées de tissu cellulaire grossier qui parfois enveloppait complètement et cachait les crochets eux-mêmes. Les surfaces de ces pelotes sécrètent une matière résineuse et visqueuse à laquelle adhèrent les fibres du lin etc. Quand une fibre s’est attachée à la surface, le tissu cellulaire ne croît pas directement au-dessous d’elle, mais il continue à se développer de chaque côté ; de manière que si plusieurs fibres contiguës, quoique excessivement minces, étaient saisies, il y avait autant de crêtes de tissu cellulaire dont chacune n’avait pas l’épaisseur d’un cheveu ; elles se croisaient entr’elles et se courbant en arc des deux côtés adhéraient solidement ensemble. À mesure que toute la surface de la pelote continue à croître, de nouvelles fibres adhèrent et sont ensuite enveloppées ; j’ai vu ainsi une petite pelote avec cinquante à soixante fibres de lin qui la traversaient suivant divers angles et qui toutes étaient enfouies plus ou moins profondément. On pouvait suivre tous les degrés de ce mécanisme, car parmi ces fibres les unes adhéraient simplement à la surface ; les autres, placées dans des sillons plus ou moins profonds, étaient complétement enfouies ou passaient à tra-