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PLANTES À VRILLES.

d’abord en haut, et puis directement au-dessus de sa voisine, de manière que les deux devinrent parallèles, l’une au-dessus de l’autre, toutes les deux se dirigeant vers l’obscurité. Je fis faire alors à la plante un demi-tour : la vrille qui s’était tournée en haut reprit sa position première, et la vrille opposée qui était restée auparavant immobile se tourna vers le côté obscur. Enfin, sur une autre plante, trois tiges produisirent en même temps trois paires de vrilles et il arriva que toutes avaient une direction différente. Je plaçai le vase dans une boîte ouverte seulement d’un côté et regardant obliquement la lumière : au bout de deux jours, toutes les six vrilles se dirigeaient infailliblement vers le côté le plus sombre de la boîte, quoique, pour opérer ce mouvement, chacune dût se courber d’une manière différente. Six girouettes n’auraient pas indiqué plus exactement la direction du vent que ne le firent ces vrilles ramifiées pour la direction du rayon de lumière qui pénétrait dans la boîte. Je laissai ces vrilles sans les déranger plus de 24 heures et alors je fis faire un demi-tour au vase : mais elles avaient perdu maintenant leur faculté de mouvement et elles ne pouvaient plus éviter la lumière.

Quand une vrille n’a pas réussi à saisir un support soit par son propre mouvement révolutif ou par celui de la tige, soit en tournant vers un objet