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PLANTES À VRILLES.

sissaient alors horizontalement un bâton mince et vertical, c’est-à-dire dans un point situé à leur niveau, et non pas dans un autre point vers le haut du tuteur, comme c’est le cas pour toutes les espèces précédentes. Néanmoins, grâce à ce moyen, la tige non volubile pouvait grimper le long du tuteur.

L’extrémité de la vrille est presque toujours droite et pointue. Toute la portion terminale présente une singulière habitude que, chez un animal, on appellerait instinct ; car elle cherche continuellement une petite crevasse ou un trou pour s’y introduire. J’avais deux jeunes plantes ; et, après avoir remarqué cette habitude, je plaçai près d’elles des poteaux qui avaient été perforés par des insectes ou fissurés par la sécheresse. Les vrilles, par leur propre mouvement et par celui des entre-nœuds, se dirigeaient lentement sur la surface du bois, et quand le sommet arrivait à un trou ou à une fissure, il s’y introduisait : pour atteindre ce résultat, l’extrémité, dans une longueur de 1c,2 ou de 0c,6, se courbait souvent à angle droit avec la portion basilaire. J’ai observé cette manœuvre de vingt à trente fois. La même vrille se retirait fréquemment d’un trou et introduisait sa pointe dans un second trou. J’ai vu également une vrille maintenir sa pointe (dans un cas pendant 20 heures et dans un autre pendant 36 heures) dans un petit trou, et puis la retirer. Tandis