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BIGNONIACEÆ.

entre-nœud portant des vrilles incomplètement développées accomplissait deux révolutions, chacune en 3 heures 50 minutes ; mais en vieillissant et avec les vrilles complétement développées, il traçait deux ellipses avec une vitesse de 2 heures 44 minutes pour chacune. Cette espèce, contrairement à la précédente, est incapable de s’enrouler autour d’un bâton ; cette incapacité ne semble pas dépendre d’un défaut de flexibilité des entre-nœuds ou de l’action des vrilles, ni assurément de l’absence de la faculté d’enroulement ; je ne saurais moi-même comment expliquer ce fait. Néanmoins la plante monte facilement le long d’un bâton mince et vertical, en saisissant un point situé au-dessus avec ses deux vrilles opposées qui se contractent alors en spirale. Si les vrilles ne saisissent aucun objet, elles ne deviennent pas spiralées. La dernière espèce décrite s’éleva le long d’un bâton vertical, en s’enroulant en hélice et en le saisissant alternativement avec ses vrilles opposées, comme le ferait un matelot qui se hisse au haut d’un cordage, main sur main ; l’espèce dont nous nous occupons se hisse comme un matelot qui saisit un cordage avec les deux mains élevées ensemble au-dessus de sa tête.

Les vrilles sont semblables en structure à celles de la dernière espèce. Elles continuent à croître pendant quelque temps, même après avoir saisi un