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PLANTES GRIMPANT À L’AIDE DES FEUILLES

ou se mouvait dans un sens opposé ; quelquefois elle s’arrêtait avant de commencer le mouvement inverse. Une ellipse fut décrite en 3 heures 40 minutes, et des deux autres en forme de fer à cheval, l’une fut tracée en 4 heures 35 minutes et l’autre en 3 heures. Dans leurs mouvements, les tiges atteignaient des points espacés de 10 à 13 cent. Les jeunes feuilles, dans leur premier développement, se tiennent presque verticalement ; mais par l’accroissement de l’axe et par la courbure spontanée de la moitié terminale de la feuille, elles deviennent bientôt très-inclinées et en dernier lieu horizontales. L’extrémité de la feuille forme une saillie étroite, épaissie, en forme de ruban, qui d’abord est presque droite, mais avec le temps la feuille prend une position inclinée ; l’extrémité se courbe en bas en un crochet bien marqué. Ce crochet est alors assez fort et assez rigide pour saisir n’importe quel objet, et quand il l’a saisi, pour ancrer la plante et arrêter le mouvement révolutif. La surface interne est sensible, mais non pas autant que celle des pétioles précédemment décrits ; car une anse de ficelle pesant 106 milligr., ne produisit aucun effet. Quand le crochet a saisi une petite branche mince ou même une fibre rigide, on peut apercevoir, au bout de 1 heure à 3 heures, que la pointe s’est incurvée un peu en dedans ; dans des circonstances favorables, elle se courbe circulairement, et, au bout de 8 à 10 heures, saisit d’une