Page:Darwin - L’Origine des espèces (1906).djvu/62

Cette page a été validée par deux contributeurs.
44 de la variation à l’état domestique.  

d’usage ou du non-usage des parties. Le résultat final, si l’on considère toutes ces influences, devient infiniment complexe. Dans quelques cas, le croisement d’espèces primitives distinctes semble avoir joué un rôle fort important au point de vue de l’origine de nos races. Dès que plusieurs races ont été formées dans une région quelle qu’elle soit, leur croisement accidentel, avec l’aide de la sélection, a sans doute puissamment contribué à la formation de nouvelles variétés. On a, toutefois, considérablement exagéré l’importance des croisements, et relativement aux animaux, et relativement aux plantes qui se multiplient par graines. L’importance du croisement est immense, au contraire, pour les plantes qui se multiplient temporairement par boutures, par greffes etc., parce que le cultivateur peut, dans ce cas, négliger l’extrême variabilité des hybrides et des métis et la stérilité des hybrides ; mais les plantes qui ne se multiplient pas par graines ont pour nous peu d’importance, leur durée n’étant que temporaire. L’action accumulatrice de la sélection, qu’elle soit appliquée méthodiquement et vite, ou qu’elle soit appliquée inconsciemment, lentement, mais de façon plus efficace, semble avoir été la grande puissance qui a présidé à toutes ces causes de changement.