CHAPITRE XXI.
SÉLECTION (suite).
Action de la sélection naturelle, ou survivance du plus apte, sur les productions domestiques. — Nous ne savons que peu de chose sur ce point. Mais comme les animaux conservés chez les sauvages ont à se procurer leur nourriture, sinon complétement, du moins en grande partie, on ne peut guère douter que, dans divers pays, certaines variétés, différant par leur constitution et par des caractères divers, ne doivent mieux réussir que d’autres et se trouver ainsi l’objet d’une sélection naturelle. C’est peut-être pour cette raison que le petit nombre des animaux domestiques qu’on trouve chez les sauvages, ainsi que plusieurs auteurs en ont fait la remarque, participent de l’aspect sauvage de leurs maîtres, et ressemblent également à des espèces naturelles. Même dans les pays dès longtemps civilisés, surtout dans leurs parties qui sont plus sauvages, la sélection naturelle doit agir sur les races domestiques. Il est, en effet, évident que des variétés, différant par leurs habitudes, leur constitution ou leur conformation, seront mieux adaptées à des régions différentes, les unes aux montagnes, les autres aux plaines basses et à pâturages abondants. Ainsi les moutons Leicester améliorés qu’on menait autrefois aux collines Lam-