ce dernier, à la génération suivante, un autre pêcher lisse[1]. J’ai eu connaissance d’autres cas encore qu’il est inutile de donner ici. M. Rivers a constaté six cas incontestables du fait inverse, soit la production de pêchers proprement dits, tant à noyaux adhérents que non adhérents, provenant de noyaux du pêcher lisse ; dans deux de ces cas les pêchers lisses parents provenaient eux-mêmes de semis d’autres pêchers de la même variété[2].
Quant au cas très-curieux de pêchers adultes produisant subitement par variation de bourgeons, des pêches lisses, les exemples surabondent, ainsi que ceux d’un même arbre produisant à la fois des pêches proprement dites et des brugnons, ou même des fruits, dont une moitié était pêche, et l’autre brugnon.
P. Collinson[3] a en 1741 signalé le premier cas d’un pêcher produisant une pêche lisse, et il en a décrit deux autres cas en 1766. L’éditeur, Sir J. E. Smith, décrit dans le même ouvrage le cas plus curieux encore d’un arbre dans le Norfolk, qui donnant habituellement à la fois des pêches proprement dites et des pêches lisses, produisit pendant deux saisons consécutives un certain nombre de fruits de nature mixte, c’est-à-dire étant moitié l’un moitié l’autre.
M. Salisbury a signalé en 1808[4] six cas d’arbres pêchers ayant donné des pêches lisses, et appartenant aux variétés Alberge, Belle Chevreuse, et Royal George ; cette dernière manquait rarement de produire les deux sortes de fruits. Il cite encore un autre cas d’un fruit mixte.
Dans le Devonshire, à Radford[5], un pêcher lisse à noyau adhérent fut planté en 1815, et après avoir d’abord donné des pêches proprement dites, il porta en 1824 sur une seule branche, douze pêches lisses ; en 1825 la même branche donna vingt-six pêches lisses ; et en 1826, trente-six pêches lisses avec dix-huit pêches ordinaires. Une de celles-ci avait un côté presque aussi uni que les pêches lisses. Ces dernières étaient plus petites mais aussi foncées que la pêche « Elruge. »
À Beccles, un pêcher « Royal George[6] » produisit un fruit, pêche pour les trois quarts et pêche lisse pour un quart, les deux portions étant tout à fait distinctes par l’apparence et le goût. La ligne de séparation était longitudinale. À cinq mètres de distance de l’arbre croissait un pêcher lisse.
Le professeur Chapman[7] a constaté en Virginie la présence fréquente de pêches lisses sur de très-vieux pêchers ordinaires.
On trouve dans le Gardener’s Chronicle[8] le cas d’un pêcher planté
- ↑ Journ. of Hortic., 1866, p. 102.
- ↑ Rivers, Gardener’s Chronicle, 1859, p. 774 ; 1862, p. 1195 ; 1865, p. 1059, et Journ. of Hortic., 1866, p. 102.
- ↑ Correspondance of Linnæus, 1821, p. 7, 8, 70.
- ↑ Trans. Hort. Soc., vol. I, p. 103.
- ↑ Loudon, Gardener’s Mag., 1826, I, p. 471.
- ↑ Id., ibid., 1828, p. 53.
- ↑ Id., ibid., 1830, p. 597.
- ↑ Gardener’s Chronicle, 1841, p. 617.