Je n’ai pas observé de modification dans la forme des os des jambes et de l’aile. Dans les Pingouins et les Becs-courbés ; les phalanges terminales des ailes sont un peu raccourcies ; dans les premiers, le fémur et le métatarse (mais non le tibia) sont considérablement allongés, tant relativement aux mêmes os dans le canard sauvage, qu’aux os de l’aile dans les deux oiseaux. Cet allongement des os de la jambe est très-apparent chez l’oiseau vivant, et doit sans doute être en rapport avec sa démarche tout particulièrement redressée. Dans un grand canard Aylesbury, j’ai trouvé, d’autre part, que le tibia était le seul os qui, relativement aux autres os de la jambe, fût un peu allongé.
Effets de l’augmentation et de la diminution de l’usage des membres. — Dans toutes les races, les os des ailes, mesurés séparément, après nettoyage complet, et comparés à ceux du canard sauvage, se sont, relativement aux os des membres, un peu raccourcis, comme le montre la table suivante :
RACES. | LONGUEUR des fémur, tibia et métatarse ensemble. |
LONGUEUR des humérus, radius et métatarse ensemble. |
RAPPORT. |
Pouces. | Pouces. | ||
Canard sauvage |
7.14 | 9.28 | 100 : 129 |
Aylesbury |
8.64 | 10.43 | 100 : 120 |
Huppé (hollandais) |
8.25 | 9.83 | 100 : 119 |
Pingouin |
7.12 | 8.78 | 100 : 123 |
Chanterelle |
6.20 | 7.87 | 100 : 125 |
longueur des mêmes os. — |
longueur de tous les os de l’aile. — |
rapport. — | |
Canard sauvage (autre exemplaire) |
6.85 | 10.07 | 100 : 147 |
Canard domestique ordinaire |
8.15 | 11.26 | 100 : 138 |
Cette table nous prouve que, comparés aux os de l’aile du canard sauvage, ceux des races domestiques ont subi une réduction petite mais générale, et que la réduction la plus faible se trouve chez le canard Chanterelle, lequel a conservé l’habitude et le pouvoir de voler. La table suivante montre que, quant au poids, la différence entre les os des jambes et ceux de l’aile est encore plus considérable.