Page:Darwin - De la variation des animaux et des plantes sous l'action de la domestication, tome 1, 1868.pdf/306

Cette page a été validée par deux contributeurs.
290
RACES GALLINES.

de la jambe, subi une réduction de poids, qu’on peut certainement attribuer à un défaut d’usage.

Pour rendre la table ci-dessus tout à fait satisfaisante, il aurait fallu montrer que dans les huit premiers oiseaux, les os des jambes n’avaient pas réellement augmenté de poids, hors de proportion avec le reste du corps ; mais je n’ai pu le faire, comme je l’ai déjà dit, ne connaissant pas le poids du Bankiva sauvage[1]. Je suis disposé à croire que dans le Dorking no 2, les os de la jambe sont proportionnellement trop pesants, mais l’oiseau était très-grand, car quoique maigre il pesait 7 livres 2 onces. Les os de ses jambes étaient plus de dix fois aussi pesants que ceux de la poule Sauteuse de Burmah. J’ai cherché à obtenir les longueurs des os de l’aile et de la jambe, relativement à celle d’autres parties du corps et du squelette, mais dans ces oiseaux, toute l’organisation est devenue si variable par suite de leur longue domestication, qu’on ne peut arriver à aucune conclusion certaine. Ainsi dans le coq Dorking, dont il est question plus haut, les jambes étaient, relativement à la longueur du sternum, de trois quarts de pouce trop courtes, et relativement à celle du crâne, de trois quarts de pouce trop longues, comparées aux mêmes parties du G. Bankiva.

TABLE ii.
RACES. LONGUEUR
du sternum.
HAUTEUR
de la crête sternale.
HAUTEUR
de la crête relativement à la longueur du sternum, comparée au G. Bankiva.
Pouces. Pouces.
Gallus Bankiva
mâle. 4.20 1.40 100
1
Cochinchinoise
5.83 1.55 78
2
Dorking
6.95 1.97 84
3
Espagnole
6.10 1.83 90
4
Huppée
5.07 1.50 87
5
Combat
5.55 1.55 81
6
Malaise
femelle. 5.10 1.50 87
7
Sultane
mâle. 4.47 1.36 96
8
Frisée
4.25 1.20 84
9
Sauteuse de Burmah
femelle. 3.06 1.85 81
10
Hambourg
mâle. 5.08 1.40 81
11
HambourgId.
femelle. 4.55 1.26 81
12
Soyeuse
4.49 1.01 66
  1. M. Blyth, Ann. and Mag. of nat. Hist. 2e  série, v. i, p. 456, 1848, donne comme poids d’un mâle adulte de G. Bankiva 3 liv. 1/4 ; mais d’après ce que j’ai pu voir des peaux et squelettes de diverses races, je ne puis croire que mes deux échantillons aient pu peser autant.