Page:Darwin - De la variation des animaux et des plantes sous l'action de la domestication, tome 1, 1868.pdf/305

Cette page a été validée par deux contributeurs.
289
EFFETS DU DÉFAUT D’USAGE.

TABLE I.
RACES. POIDS
du fémur et du tibia.
POIDS
de l’humérus et du cubitus.
POIDS
des os de l’aile relativement à celui des os des jambes comparés au G. Bankiva.
Grains. Grains.
Gallus Bankiva
mâle. 86 54 100
1
Cochinchinoise
311 162 83
2
Dorking
557 248 70
3
Espagnole (Minorque)
386 183 75
4
Huppée pailletée dorée
306 145 75
5
Combat (poitrine noire)
293 143 77
6
Malaise
femelle. 231 116 80
7
Sultane
mâle. 189 94 79
8
Indienne frisée
206 88 67
9
Sauteuse de Burmah
femelle. 53 36 108
10
Hambourg (rayée)
mâle. 157 104 106
11
Hambourg (rayée)Idem
femelle. 114 77 108
12
Soyeuse (os noirs)
88 57 103

Dans les huit premiers oiseaux, appartenant à des races distinctes, nous remarquons une réduction très-notable dans les poids des os de l’aile. Dans la race Indienne Frisée, qui ne peut voler, la réduction est la plus forte et se monte à trente-trois pour cent de leur poids proportionnel. Dans les quatre suivants, comprenant la poule Soyeuse, qui ne peut également pas voler, nous voyons que relativement aux jambes, les ailes ont légèrement augmenté de poids. Mais remarquons que dans ces oiseaux, si, par une cause quelconque, les jambes se trouvaient avoir subi une réduction, il en résulterait la fausse apparence d’une augmentation relative dans le poids des ailes. Or, c’est certainement ce qui est arrivé chez la poule Sauteuse de Burmah, qui a les pattes monstrueusement courtes, et chez les Hambourgs et la poule Soyeuse, dont les pattes, bien que non raccourcies, sont formées par des os remarquablement minces et légers. Je n’avance pas ces assertions simplement d’après le coup d’œil, mais sur les calculs des rapports des poids des os de la jambe à ceux du G. Bankiva, et d’après les seuls termes de comparaison que j’eusse à ma disposition, les longueurs relatives du sternum et de la tête, ne connaissant pas le poids du corps du G. Bankiva. D’après ces termes de comparaison, les os des jambes de ces quatre races sont beaucoup plus légers que dans toutes les autres. On peut donc conclure que, dans tous les cas où les pattes n’ont pas été, par une cause inconnue, fortement réduites en poids, les os de l’aile, comparés à ceux du G. Bankiva, ont, relativement aux os