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DIFFÉRENCES OSTÉOLOGIQUES.

Le bord antérieur de l’ilion paraît varier beaucoup par son contour, ce qui est principalement dû au degré de l’ossification de la partie du bassin qui est soudée à la colonne épinière ; dans les Bantams l’os est plus tronqué, et il est plus arrondi dans certaines races, comme les Cochinchinois. Le contour du trou ischiatique est très-variable, il est
Fig. 38. Extrémité de la fourchette, vue latérale, grandeur naturelle. — A. G. Bankiva sauvage. — B. Race Huppée pailletée. — C. Race Espagnole. — D. Dorking.
circulaire dans les Bantams, ovoïde dans le Bankiva, et plus régulièrement ovale dans quelques autres, comme dans le coq Espagnol. Le trou obturateur est moins long dans quelques squelettes. Mais la plus grande différence porte sur l’os pubien, qui est peu large chez le Bankiva, s’élargit graduellement chez les Cochinchinois, un peu moins chez d’autres races, et très-brusquement chez les Bantams ; cet os, chez un oiseau de cette race, dépassait de très-peu l’extrémité de l’ischion, et le bassin tout entier du même oiseau était, par toutes ses proportions, fort différent de celui du Bankiva, surtout par l’augmentation de sa largeur relativement à sa longueur.

Sternum. — Cet os est si considérablement déformé qu’il est presque impossible de comparer rigoureusement sa forme dans les diverses races. Celle de l’extrémité triangulaire des apophyses latérales peut varier beaucoup. Le bord antérieur de la crête est plus ou moins perpendiculaire, et varie ainsi que la courbure de son extrémité postérieure et de sa surface inférieure. Le profil du manubrium diffère aussi ; il est cunéiforme dans le Bankiva et arrondi dans la race Espagnole. La fourchette, diffère aussi par son degré de courbure, et, comme on peut le voir dans la fig. 38, par la forme de ses palettes terminales ; dans deux squelettes du Bankiva sauvage, j’ai trouvé ces parties un peu différentes. Il n’y a pas de différences appréciables dans les coracoïdiens. Les omoplates varient de forme ; elles ont une largeur à peu près uniforme dans le Bankiva, sont un peu élargies vers leur milieu dans les oiseaux Huppés, et brusquement rétrécies vers leur sommet dans deux Sultans.

J’ai comparé avec soin les os séparés de la jambe et de l’aile, aux mêmes os du Bankiva sauvage, dans les races suivantes, que je pensais devoir sous ce rapport présenter le plus de différences : à savoir, les Cochinchinoises, Dorkings, Espagnoles, Huppées, Bantams de Burmah, Indiennes frisées, et Soyeuses à os noirs ; et j’ai été étonné de voir combien tous ces os, quoique différant beaucoup par leurs dimensions, se ressemblaient dans les détails de leurs apophyses, surfaces articulaires, perforations, et cela d’une manière beaucoup plus rigoureuse que pour les autres parties