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RACES GALLINES.

allongées, prennent naissance à la partie postérieure de la crête, et dans un grand nombre d’autres, une huppe de plumes remplace celle-ci. Cette huppe est implantée sur une masse charnue, quand elle est petite ; mais lorsqu’elle est forte, elle part d’une protubérance hémisphérique du crâne. Dans les beaux coqs Huppés, elle est si développée, que j’en ai vu qui pouvaient à peine picoter par terre leur nourriture, et un auteur allemand assure que cette particularité les expose beaucoup aux attaques des oiseaux de proie[1]. Des conformations monstrueuses de ce genre seraient donc promptement supprimées à l’état de nature. Les caroncules varient aussi beaucoup de grandeur ; ils sont petits dans les races Malaises et quelques autres, et sont remplacés, dans certaines sous-races Huppées, par une forte touffe de plumes qu’on appelle une barbe.

Les plumes sétiformes ne diffèrent pas beaucoup dans les diverses races, mais sont courtes et roides chez les Malaises, et manquent dans les mâles à plumage féminin. Dans quelques ordres d’oiseaux, les mâles portent quelquefois des plumes de formes assez extraordinaires, telles que des plumes à tiges nues terminées par des disques, etc. ; or, dans le G. Bankiva sauvage et dans nos races domestiques, les barbes qui partent de chaque côté des extrémités des plumes sétiformes, sont nues ou dépourvues de barbules, ce qui les fait ressembler à des soies. M. Brent m’a communiqué quelques plumes sétiformes scapulaires de la variété « aile de canard » du coq de Combat, dans lesquelles les barbes nues étaient fortement garnies de barbules à leurs extrémités, de sorte que celles-ci, d’une couleur foncée et brillant d’un éclat métallique, séparées des parties inférieures, par la portion nue et transparente des barbes, paraissaient autant de petits disques métalliques distincts.

Les plumes de la queue, recourbées en forme de faucille, qui sont au nombre de trois paires, et sont éminemment caractéristiques du sexe mâle, varient beaucoup suivant les races. Au lieu d’être longues, et flottantes, comme dans les races typiques, elles sont en forme de cimeterre dans quelques Hambourgs. Elles sont très-courtes chez les coqs Cochinchinois, et manquent chez les coqs à plumage de poule. Les coqs

  1. Die Hühner- und Pfauenzucht, 1827, p. 11.