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RETOUR ET VARIATIONS ANALOGIQUES.

disposées suivant des lignes transversales. Cette tendance est probablement renforcée par la loi des variations analogiques, car, chez les poules de plusieurs autres espèces de Gallus, le rayage transversal est beaucoup mieux marqué, et les femelles d’un grand nombre de gallinacés appartenant à d’autres genres, comme la Perdrix, ont leurs plumes transversalement rayées. M. Tegetmeier m’a aussi fait remarquer, que bien que nous voyions chez le pigeon domestique la plus grande diversité de colorations, nous n’y rencontrons jamais des plumes rayées ou pailletées, ce qui se comprend d’après le principe des variations analogiques, puisque ni le bizet, ni aucune des espèces qui en sont voisines, n’offrent de plumes ayant ce caractère. L’apparence fréquente des plumes barrées dans les oiseaux croisés, rend probablement compte de l’existence, dans les races de Combat, Huppées, Dorkings, Cochinchinoises, Andalouses et Bantams, des sous-races dites « Coucou ». Les oiseaux Coucous ont le plumage gris ou bleu ardoisé, et chaque plume est transversalement barrée de lignes plus foncées, ce qui fait que leur plumage ressemble à un certain point à celui du Coucou ; il est curieux de remarquer que le plumage des mâles n’étant jamais barré dans aucune espèce du genre Gallus, ce caractère se soit cependant transporté sur quelques coqs, et particulièrement sur celui de la variété Coucou des Dorkings ; ce fait est d’autant plus singulier que dans les Hambourgs rayés, tant dorés qu’argentés, chez lesquels le rayage est caractéristique de la race, le mâle n’en offre presque pas, cette particularité du plumage étant spéciale à la femelle.

L’apparition de sous-races pailletées, dans les races de Hambourg, Huppées, Malaises et Bantams, est encore un cas de variation analogique. Les plumes pailletées ont, à leur extrémité, une marque foncée en forme de croissant, tandis que les plumes barrées sont marquées de plusieurs raies transversales. Le pailletage ne peut pas être attribué à un retour vers le G. Bankiva ; il ne se manifeste pas non plus souvent à la suite des croisements de races distinctes, comme me l’apprend M. Tegetmeier ; mais c’est un cas de variation analogique, car, un grand nombre d’oiseaux gallinacés ont les plumes pailletées, le Faisan commun, par exemple. Aussi, donne-t-on souvent aux races pailletées, le nom de races « Faisanes » (phea-