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PIGEONS DOMESTIQUES.

était d’un fauve rougeâtre, avec barres alaires rougeâtres, plus claires que le reste du corps, et avait le croupion d’un bleu pâle, la queue bleuâtre, avec traces d’une barre terminale.

M. Eaton[1] a appareillé deux Culbutants courtes-faces, ni l’un ni l’autre bleus ou barrés, et a obtenu d’un premier nid un oiseau bleu parfait, et d’un second un oiseau d’un bleu pâle ; ces deux oiseaux ont dû sans doute, d’après l’analogie, présenter les marques caractéristiques ordinaires.

J’ai croisé deux Barbes mâles noirs, avec deux Pigeons Heurtés femelles. Ces derniers ont le corps entier et les ailes blancs, et une tache sur le front, la queue et les tectrices caudales rouges ; la race existait déjà au moins en 1676, et reproduit fidèlement son type, ce qui était déjà le cas en 1735[2]. Les Barbes sont des oiseaux unicolores, n’ayant que rarement des traces de barres sur les ailes et la queue, et se reproduisant d’une manière constante. Les métis ainsi obtenus furent noirs ou presque noirs, brun pâle ou foncé, parfois légèrement pie ; six d’entre eux présentèrent les barres alaires doubles ; dans deux elles étaient noires et très-apparentes ; sept montrèrent quelques plumes blanches sur le croupion, trois une trace de la barre terminale sur la queue ; dans aucun les rectrices terminales n’étaient bordées de blanc.

J’ai croisé des Barbes noirs de deux branches excellentes avec des Paons de race pure, d’un blanc de neige. Les métis furent généralement noirs, avec quelques rémiges et rectrices blanches ; d’autres furent d’un brun rougeâtre foncé, et d’autres d’un blanc de neige ; dans aucun il n’y avait trace de barres alaires ou de croupion blanc. J’appariai ensuite deux de ces métis, un noir avec un brun, et leurs produits manifestèrent des barres sur les ailes, légèrement indiquées, mais d’un brun plus foncé que le reste du corps. Dans une seconde couvée des mêmes parents, j’ai obtenu un oiseau brun qui portait sur le croupion quelques plumes blanches.

J’ai croisé un Dragon fauve mâle, appartenant à une famille qui, pendant plusieurs générations n’avait pas dévié de la couleur fauve et n’avait jamais présenté de barres alaires, avec une femelle Barbe d’un rouge uniforme (produite par deux Barbes

  1. Treatise on Pigeons, 1858, p. 145.
  2. J. Moore, Columbarium, 1735, dans l’édition de J. M. Eaton, 1852, p. 71.