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capable de la transformer. Tels furent Aristote, Linnée, Lamarck, Cuvier, les Jussieu, Robert Brown, Jean Müller et Alexandre de Humboldt. Tous se montrèrent à la fois des observateurs exacts et de hardis généralisateurs, tous découvrirent et signalèrent des horizons lointains, à peine entrevus par leurs prédécesseurs.

Charles Darwin appartient à cette noble famille, et l’ère féconde dans laquelle entre l’histoire naturelle, préparée par Lamarck, Goethe, Geoffroy Saint-Hilaire, de Baer et Agassiz, porte et portera désormais son nom. L’idée d’évolution a éclairé la Zoologie, la Botanique, la Paléontologie et l’Embryologie d’un jour nouveau ; elle les a élevées du rang de sciences purement descriptives à celui de sciences dans laquelle l’observation et l’expérience sont fécondées par le raisonnement. Les ouvrages de M. Darwin portent cette double empreinte : tous sont des modèles d’observation attentive, minutieuse, d’expérimentation habile et patiente, de déductions sobres et rigoureuses ; tels sont, en Botanique : le livre sur la fécondation des Orchidées, les recherches sur les formes et les relations sexuelles des Linum, des Lythrum et des Primula, le volume sur les mouvements et les habitudes des plantes grimpantes, celui sur les fécondations croisées et enfin le présent ouvrage dont les végétaux insectivores sont l’objet. Il n’en est aucun, où l’auteur ait déployé plus de persévérance, de suite et de finesse d’observation pour analyser les phénomènes de mouvement et d’absorption des plantes carnivores. Un nombre considérable d’expériences instituées avec méthode comme celles des physiciens et des chimistes, se contrô-