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CONCLUSION.

comme on l’a vu, sont les Drosera et les Pinguicula ; le docteur Hooker y a ajouté les Nepenthes, et il faudra sans doute probablement joindre d’autres espèces à cette catégorie de végétaux. Ces plantes ont la faculté de dissoudre les matières contenues dans certaines substances végétales, telles que le pollen, les graines et les morceaux de feuille. Sans aucun doute, leurs glandes absorbent aussi les sels d’ammoniaque contenus dans l’eau de pluie. Nous avons démontré, en outre, que quelques autres espèces peuvent absorber de l’ammoniaque au moyen de leurs poils glanduleux, et ces plantes, sans aucun doute, doivent profiter des sels qui leur sont apportés par la pluie. Il y a une seconde catégorie de végétaux qui, comme nous venons de le voir, ne peuvent pas digérer, mais qui absorbent les produits de la décomposition des animaux qu’ils capturent. Il faut ranger dans cette classe les Utricularia et leurs proches alliés, et très-probablement, d’après les excellentes observations du docteur Mellichamp et du docteur Canby, les Sarracenia et les Darlingtonia, bien qu’on ne puisse pas encore considérer ce fait comme absolument prouvé. On admet aujourd’hui qu’il existe une troisième catégorie de plantes qui se nourrissent des produits de la décomposition des matières végétales, par exemple le Neottia, etc. Enfin, il y en a une quatrième bien connue, celle des parasites, tels que le Gui, qui se nourrissent des sucs des plantes vivantes. Toutefois, la plupart des plantes appartenant à ces quatre catégories empruntent, comme les espèces ordinaires, une partie de leur carbone à l’atmosphère. Tels sont les moyens divers, autant que nous pouvons le savoir jusqu’à présent, qu’emploient les végétaux les mieux organisés pour s’assurer leur subsistance.

FIN.