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POILS GLANDULAIRES.

résultant du dessèchement des parois, mais le pédicelle entier est souvent roulé en spirale. Ces poils glandulaires ont une conformation beaucoup plus simple que les prétendus tentacules des genres précédents, et ils ne diffèrent pas essentiellement des poils d’une foule d’autres plantes. Les pédoncules des fleurs portent des glandes semblables. Le caractère le plus singulier de ces feuilles est que la pointe s’élargit de façon à former une petite protubérance recouverte de glandes, protubérance qui est environ un tiers plus large que les parties adjacentes de la feuille qui se termine en pointe. Dans deux endroits, des mouches mortes adhéraient aux glandes. Comme on ne connaît aucun exemple de conformations unicellulaires douées de motilité[1], le Byblis, sans aucun doute, capture les insectes uniquement à l’aide de ses sécrétions visqueuses. Ces insectes étouffés par la sécrétion tombent probablement sur les petites glandes sessiles qui, à en juger par analogie avec le Drosophyllum, déversent alors leur sécrétion et s’assimilent ensuite les substances digérées.

Observations supplémentaires sur la puissance d’absorption au moyen des poils glandulaires d’autres plantes. — Il ne sera pas inutile de faire ici quelques observations sur ce sujet. Comme les glandes de beaucoup d’espèces, sinon de toutes les espèces de Droséracées absorbent différents liquides, ou tout au moins permettent à ces liquides de les pénétrer facilement[2], il semble désirable de nous assurer jusqu’à quel point les glandes d’autres plantes qui ne sont pas spécialement adaptées pour la capture des insectes, possèdent la même propriété. Les plantes choi-

  1. Sachs, Traité de Bot., 3e  édit., 1874, p. 1026.
  2. On est loin de comprendre la distinction qui existe entre la véritable absorption et la simple imbibition. (Voir Müller, Physiology, trad. angl., 1838, vol. I, p. 280.)