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CONCLUSIONS.

Conclusions. — D’après ce que nous avons vu on peut à peine douter que presque toutes, ou probablement toutes les espèces de Drosera, sont adaptées de façon à capturer les insectes en se servant des mêmes moyens ou à peu près. Outre les deux espèces australiennes que nous venons de décrire, on dit[1] qu’il existe en Australie deux autres espèces, le Drosera pallida et le Drosera sulfurea « qui referment leurs feuilles sur les insectes avec une grande rapidité ; on observe le même phénomène chez une espèce indienne, le Drosera lunata, et chez plusieurs espèces du cap de Bonne-Espérance, surtout chez le Drosera trinervis ». Une autre espèce australienne, le Drosera heterophylla dont Lindley a fait un genre distinct, le Sondera, est remarquable à cause de la forme particulière de ses feuilles ; mais je ne peux rien dire sur la faculté qu’elle possède de capturer les insectes, car je n’en ai vu que des spécimens desséchés. Les feuilles forment des petites coupes aplaties et la tige s’attache non pas à une des extrémités de la feuille, mais au centre. La surface intérieure et le bord des coupes sont garnis de tentacules qui comprennent des faisceaux fibro-vasculaires un peu différents de ceux que j’ai observés dans toutes les autres espèces ; en effet, quelques-uns des vaisseaux sont barrés et ponctués au lieu d’être spiraux, les glandes sécrètent abondamment à en juger par la quantité de sécrétion desséchée qui adhérait encore aux feuilles que j’ai examinées.

    de capture observés par M. Ch. Darwin sur des insectes ou des substances azotées et l’indifférence de ces mêmes tentacules pour des substances telles que du papier, de la moelle de sureau, la cire, la bougie, etc. L’inflexion des tentacules s’opère plus rapidement que dans le D. rotundifolia et le lobe même de la feuille se courbe en arc de cercle. Un morceau d’albumine enlacé devient transparent au bout de huit à dix heures et ne se putréfie pas. L’auteur réserve la question de l’absorption et de la nutrition sur lesquelles il se propose d’instituer de nouvelles expériences. (Voyez pour plus de détails le Bulletin de l’Académie de Belgique, 2e  série, t. XL, novembre 1875.)

    Ch. M.

  1. Gardener’s Chronicle, 1874, p. 209.