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l’Olympe, il y suspendra l’univers, tant il est au-dessus des hommes, au dessus des dieux[1]. Il n’est pas seulement le plus puissant, il est aussi le plus sage, il est le μητιέτης ; il est toute sagesse et il est aussi toute justice ; de lui ont reçu leurs lois les juges des fils des Achéens ; très bon, très grand, il converse en sages entretiens avec la Loi, Thémis, assise à ses côtés ; les prières sont ses filles qu’il venge de l’injure du violent[2]. Ainsi, puissance, sagesse, justice sont de tous temps en Zeus, dans celui d’Homère, comme dans celui de Cléanthe, dans celui des poètes comme des philosophes, dans le plus lointain du paganisme comme aux approches de la religion du Christ. Un dieu providentiel domine le Panthéon des Hellènes.

Ce que Zeus est en Grèce, Jupiter l’est en Italie : le dieu qui est au-dessus des dieux. L’identité des deux divinités est si frappante que les anciens mêmes, devançant la mythologie comparée, la reconnurent tout d’abord. C’est le Dieu grand entre tous et bon entre tous, Jupiter Optimus Maximus.


VARUNA


La plus ancienne des religions de l’Inde, celle que nous font connaître les Védas, a elle aussi un Zeus, il se nomme Varuna[3].

  1. Iliade, VIII, 13.
  2. Hymne, XXII.
  3. Pour plus de détails, cf. notre ouvrage sur Ormazd et Ahriman, §§ 43-53.