Page:Darkó - Le Rôle des peuples nomades cavaliers dans la transformation de l’Empire romain aux premiers siècles du moyen âge, 1948 - posthume.djvu/3

Cette page n’a pas encore été corrigée

Chez les nomades belliqueux qui, du IIIe millénaire av. J.-C. jusqu’à la fin du moyen âge, ont habité dans le territoire compris entre le Danube et la Sibérie orientale, il est facile de relever une certaine unité traditionnelle de l’organisation militaire et de la tactique. En ce qui concerne l’art militaire des Huns de l’Asie orientale, les sources chinoises nous ont conservé un aveu remontant aux alentours de 2500 av. J.-C. ; d’après ce témoignage, les Huns luttaient au fond de la même manière contre les Chinois que plus tard les Scythes contre les armées perses de Darius ou les Parthes contre les légions romaines de Crassus et d’Antoine. Les Ougors, les Outigours, les Sabires, les Avares, les Khazars, les Bulgares, les Hongrois, les Petchénègues, les Comans et bien d’autres peuples moins connus de l’histoire recouraient également à cette tactique dûment éprouvée, issue d’illustres traditions ancestrales. Les limites du territoire habité par ces peuples sont marquées à l’est par l’empire chinois, à l’ouest par la ligne du Danube, au sud par la Mer Noire, le Caucase, la Mer Caspienne, le plateau de l’Iran et la marge septentrionale de l’Inde, et enfin au nord par le 55° de latitude environ, quoique de ce côté-ci la limite soit beaucoup plus incertaine.

Les archéologues ont depuis longtemps relevé des analogies frappantes entre les trouvailles préromaines qui proviennent