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le peuple de Paris s’indigne et se révolte contre l’abjection des galonnés et des Tartufes, on décide qu’il faut le saigner à blanc. Les galonnés se font renvoyer d’Allemagne leurs épées déshonorées, les Tartufes dressent le plan de la hideuse basilique dont ils rêvent de souiller Montmartre pour remercier le Dieu des lâches et des filous de leur avoir accordé la paix à si bon compte. Les ouvriers parisiens sont exterminés ; la basilique est construite… Et aujourd’hui, ce sont les galonnés, les Tartufes de ce temps-là, et les avortons intellectuels qu’ont pondus leurs femelles, qui psalmodient les litanies des chères provinces, qui prêchent le culte de la patrie, qui crient Vive l’armée ! et Vive la France ! Et le Paris d’à présent fait des ovations à ces salauds, que vomissait le Paris d’il y a trente ans ; il acclame Coppée, qui faisait des neuvaines pour la capture de la grande ville, il acclame Déroulède, qui en fusillait les habitants. C’est à ne pas croire ! La situation de la France apparaît vraiment plus bête encore que misérable… Logiquement, c’est aux Révolutionnaires seuls, à ceux qui s’étaient opposés d’abord à la guerre insensée et qui s’opposèrent plus tard à la paix infâme, qu’il appartient de parler des provinces perdues, de la patrie, et même de l’armée. Et ce sont les gluants coquins qui causèrent le conflit désastreux, qui furent les artisans de la débâcle, qui troquèrent contre l’assurance d’une tranquillité honteuse deux provinces françaises et les milliards des malheureux, qui osent venir se poser en champions de la revanche et du patriotisme ! Ils ont feint d’oublier, et la foule imbécile a réellement oublié, que c’est par eux que fut signé à Francfort, entre les capitulations de 1870 et les massacres de 1871, le pacte abject qui mutilait la France. Ils le paraphèrent, ce pacte, d’une plume arrachée au chapeau d’un général et le scellèrent du manche d’un goupillon. C’est leur signature qui est au bas du contrat, contrat valide, excellent, régulier, conclu de bonne foi et en toute connaissance d’infamie, contrat que la bourgeoisie et la soldatesque française sont tenues d’exécuter, qui les lie l’une à l’autre d’un lien ignomi-