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genstein, avait été lui-même fait prisonnier ; et le général Camus, qui lui avait succédé, avait capitulé.

« Le maréchal, ne doutant pas qu’il allait être attaqué par toutes les forces de Wittgenstein — et comprenant que le sort de la Grande Armée tout entière était maintenant entre ses mains — prit les dispositions suivantes. Il appuya à la rivière son aile droite, commandée par le Markgraf Wilhelm von Baden et composée de six bataillons badois et du bataillon du 56e (jeunes soldats originaires de Hambourg et de Lübeck) avec 4 canons ; il plaça au centre treize bataillons allemands et polonais commandés par Gérard ; et à l’aile gauche, la brigade saxonne avec l’artillerie de Gérard, 14 pièces en tout. En échelon à l’extrême gauche, fut placée la cavalerie de Fournier, hussards de Bade, dragons de Saxe, chevau-légers de Hesse. On voit que toutes ces troupes, à l’exception de quelques bataillons polonais, étaient allemandes. La position couronnait des hauteurs dont la dernière déclivité, au nord-ouest, supportait les masures ruinées du hameau de Studienka. En avant de la position s’étendait une plaine large de 500 mètres environ où courait un petit ruisseau, trop étroit pour arrêter l’avance de l’ennemi ; au delà, on n’apercevait que des bois. Des tirailleurs furent disséminés sur le penchant des collines, mais le gros des troupes resta posté derrière les crêtes.

« Bientôt, les Russes apparurent, sortant des bois. Wittgenstein déploya ses forces en arrière du ruisseau, et avança sa gauche vers le long de la Bérésina afin de tourner la droite française et de couper la retraite de Victor. Le choc de l’attaque tomba sur le bataillon badois placé à l’extrême droite et qui, après une longue et héroïque résistance, ayant brûlé ses dernières cartouches, commença à plier. Immédiatement, le Markgraf s’élança à la tête d’un second bataillon, chargea les Russes en flanc et les