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XXIII


Le général, à Boufsa, a paru indigné de ce que nous lui avons appris. Il a prescrit une enquête et nous a promis, s’il y a lieu de le faire, de punir sévèrement les coupables. En attendant, il nous a fait reconduire à El-Ksob. Nous sommes retombés sous la coupe du capitaine Mafeugnat et de ses séides, qui nous en font voir de dures.


Quelle canaille, que ce Mafeugnat ! Une face jaunie par la bile, percée de petits yeux de cochon et agrémentée d’un nez enflé, pourri, en décomposition, constamment enduit d’onguents ou de pommade ; une physionomie répugnante, rongée par le vice et crispée par la méchanceté ; une tête de bourreau malade, de tortionnaire galeux, d’inquisiteur constipé. Il est toujours en train de rôder, la tête baissée, comme une hyène dans sa cage, autour de sa maisonnette. On dirait qu’il est en quête d’une étrille ou qu’il est à la recherche d’un clysopompe. L’autre jour, je suis passé à dix pas de lui. Il s’est arrêté net