Page:Darien-Descaves - Les Chapons.djvu/59

Cette page a été validée par deux contributeurs.

BARBIER, après avoir exploré la malle.

Et ça ?… Une aigrette d’artilleur. Celle de son frère… (Il la met dans le paquet)

MADAME BARBIER.

Tu ne crains pas, si on la trouvait dans son paquet ?…

BARBIER.

Quoi ?… Nous n’avons pas le droit de garder un souvenir de son frère… auquel elle tient, certainement.

MADAME BARBIER, penchée à son tour sur la malle.

Oh !… Barbier… Barbier…

BARBIER.

Qu’est-ce encore ?

MADAME BARBIER, coiffant son poing d’un petit bonnet d’enfant.

Regarde… Tu ne le reconnais pas ? Les bonnets des petites !… Elle les a conservés… Il y a vingt ans qu’ils sont au fond de sa malle… Pauvre fille !… Elle les aimait tant… Ah ! je croyais bien qu’elle ne nous quitterait jamais !

BARBIER.

On ne commande pas aux événements… C’est tout, n’est-ce pas ? (Il noue les quatre coins de la serviette.) Maintenant, je vais la réveiller.

MADAME BARBIER, lui barrant le chemin.

Une dernière fois… monsieur Barbier…