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AVANT-PROPOS.

Nous suivrons dans ce Rapport la marche que l’auteur a adoptée pour son travail, qui est divisé en six chapitres.

Le premier est consacré à un examen critique des travaux antérieurs, dans lequel l’auteur indique l’insuffisance des données expérimentales dont les Ingénieurs qui l’ont précédé avaient pu disposer.

On sait, en effet, que Couplet, Membre de l’Académie, qui, le premier, s’occupa de ces recherches, dont l’utilité était déjà reconnue de son temps, ne fit que sept expériences sur les conduites d’eau de Versailles, établies depuis longues années, et, par conséquent, parvenues, par l’action des dépôts qu’elles pouvaient avoir reçus, à l’état d’anciennes conduites en service. Bossut n’exécuta que vingt-six expériences sur des tuyaux neufs en fer-blanc de petits diamètres, de 1 à 2 pouces, et Dubuat dix-huit sur des tuyaux aussi en fer-blanc, de 0m,0271 de diamètre. C’est donc sur cinquante et une expériences seulement que l’illustre M. de Prony put, par une habile discussion, établir les formules qui ont jusqu’ici servi de règles aux Ingénieurs pour l’établissement des grandes conduites de distribution d’eau dans les villes.

Ces règles supposent, comme on le sait, que l’état des surfaces intérieures des conduites n’exerce pas d’influence sensible sur la résistance des parois, et elles sont basées sur une expression de cette résistance, qui contient un facteur composé de deux termes proportionnels, l’un à la première, l’autre à la seconde puissance de la vitesse moyenne de l’eau dans le tuyau.

Or, depuis longtemps les Ingénieurs qui ont établi de grandes conduites d’eau avaient reconnu que, si les volumes d’eau réellement débités par les conduites neuves en fonte excédaient habituellement les volumes indiqués par ces formules, peu après leur mise en service, il en était tout autrement quand elles avaient fonctionné pendant quelque temps, et qu’il avait pu s’y former des dépôts, même assez légers.

M. d’Aubuisson, habile Ingénieur des Mines, auquel la ville de