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ce clergé, auquel on a si opiniâtrément tenu jusqu’à hier, est du Diable, et qu’en outre, l’on affirme que je ne puis obéir sans l’établissement humain, officiel d’un corps à part ; lorsqu’on raisonne comme si ceux qui agissent dans ce nouveau mode formaient à eux seuls le troupeau de Dieu, et qu’on représente tous ceux qui n’y marchent pas comme en péché de schisme, j’avoue qu’une prétention semblable éveille en moi une profonde défiance. Je crains qu’on ne relève, non pas l’Église, non pas l’économie déchue, je révoque en doute leur capacité pour une telle œuvre, mais ce qui est tombé, ce qu’ils savent très bien être tombé, et, aux yeux de ceux qui sont enseignés de Dieu, tombé à tout jamais.

Nous le répétons : nous ne supprimons rien. Preuve en est qu’au moment où j’écris, vous n’avez pas encore créé l’ordre auquel vous voulez que nous nous soumettions.

Vous créez quelque chose, et, en le faisant, vous avez compromis l’existence de l’église réformée depuis son origine ; car l’obéissance y a été impossible ; ce à quoi elle avait été soumise est du Diable ; vous nous le dites. Elle a été coupable de tous les péchés à la fois. La morale chrétienne y a été compromise. On a touché à la prunelle de l’œil, au trône de Dieu ; car ces Anciens, que vous allez établir, en relevant ce qui est tombé, n’y existaient pas. C’est bien le clergé, qui s’y trouvait, dont vous ne voulez plus.

Je crois bien que de telles prétentions ne se retrouveront pas dans un grand nombre de cœurs ; mais ils n’en seront pas moins soumis à ceux qui les affichent[1].

  1. Je n’ai jamais rien lu de plus parfaitement pareil aux prétentions romaines que les pages 36 et 37 du Rapport de M. Merle.