liberté de faire ce qu’il veut. Peu importe ce que les Apôtres ont fait. Peu importe le fait qu’ils avaient confié la tâche en question à des délégués spéciaux, sans jamais reconnaître aux églises aucune capacité pour l’accomplir. Pourvu qu’on établisse des Anciens, on n’est nullement tenu à suivre la voie apostolique. Puis, l’Église évangélique dit une chose, la fait, et l’auteur anonyme la fait avec elle.
Ici, l’on fait retentir aux oreilles un mot qui résonne très-bien ; c’est celui de presbytère. C’est le presbytère qui agit. Mais, lorsqu’on traduit ce mot, tout s’évanouit. Le presbytère est précisément l’assemblée de personnes qu’il faut créer.
L’auteur anonyme dit encore que, si le choix appartenait aux Apôtres et à leurs mandataires, notre vue se concevrait bien ; mais que nous oublions que c’est l’établissement, et non le choix des Anciens, qui a été attribué à Timothée et à Tite ; qu’il n’est dit nulle part que les Apôtres en eussent eux-mêmes choisi, et que les versions françaises de ce mot (Actes XIV) sont fausses. Nous avons vu qu’en effet elles le sont en ce qu’elles ajoutent : « par l’avis des assemblées ; » et c’est l’avis de l’assemblée que maintenant l’on veut suivre à Genève ; c’est-à-dire, que la Parole a été faussée pour sanctionner le système. Timothée n’a pas, que nous sachions, établi des Anciens. Tite a été envoyé pour cela ; mais il n’est pas parlé d’autre chose que de l’acte de Tite lui-même. Tite, et Tite lui seul, a établi des Anciens. L’Apôtre ne laisse pas percer l’idée de l’action d’un autre que de celui qu’il a envoyé au milieu de ces